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Marie-Pier Dufour

Dirigé par Jacinthe Dion

Thème : Violence dans les relations amoureuses chez les adolescents : liens entre les comportements de victimisation et de perpétration, la présence attentive, l'estime de soi et la détresse psychologique

Résumé : La présente étude cherche à évaluer les liens entre la violence dans les relations amoureuses (VRA), l’estime de soi et la détresse psychologique des adolescents, en testant l’effet du rôle médiateur de la présence attentive au sein de ces relations. La présence attentive y est conceptualisée comme la capacité de porter son attention au moment présent, en acceptant les pensées telles qu’elles émergent sans juger ou critiquer (Bishop et al., 2004). Il s’agit d’une recherche transversale qui a été effectuée auprès de 230 jeunes (131 filles et 99 garçons) âgés de 15 à 17 ans, dans le cadre d’un projet réalisé dans cinq écoles secondaires du Saguenay-Lac-St-Jean. Les adolescents consentants ont complété un questionnaire en ligne au local informatique de leur école, pour une durée de 30 à 45 minutes. Les résultats indiquent que 15,7% des jeunes de l’échantillon ont rapporté avoir vécu au moins une forme de violence et que 5,2% ont rapporté en avoir perpétré en contexte de relation amoureuse dans la période antérieure à la dernière année. En raison du devis transversal de l’étude, il a été choisi d’utiliser comme mesure de VRA celle survenue antérieurement à la dernière année, pour s’assurer qu’elle était présente avant la mesure de la capacité de présence attentive (actuelle). Les filles ont révélé avoir davantage vécu de la VRA que les garçons. La capacité de présence attentive et l’estime de soi étaient plus élevées chez les garçons que chez les filles, tandis que ces dernières ont rapporté vivre davantage de détresse psychologique. Tel qu’attendu, il ressort que le fait d’avoir déjà vécu de la VRA est associé à des niveaux plus faibles d’estime de soi et des niveaux plus élevés de détresse psychologique. Les résultats des analyses acheminatoires révèlent également que la capacité de présence attentive joue un rôle de médiation sur les relations entre la victimisation et les variables estime de soi et détresse psychologique, ainsi qu’entre la perpétration et la détresse psychologique, en expliquant une partie de la variance observée. Cette recherche contribue au développement de la littérature en regard de ce domaine d’études, en ayant ciblé la présence attentive comme une variable importante pour mieux comprendre les impacts de la violence dans les relations amoureuses chez la population adolescente. D’ailleurs, plusieurs études révèlent des effets positifs de la pratique de la présence attentive (p. ex., lors de méditation) sur la santé psychologique (p. ex., Goyal et al., 2014). En ce sens, augmenter les capacités de présence attentive pourrait permettre aux adolescents victimes de VRA de réduire leur détresse psychologique et augmenter leur estime de soi. Toutefois, les inférences de causalité ne sont pas possibles dans ce projet de recherche considérant que les données sont corrélationnelles et proviennent d’un devis transversal. Nous avons utilisé la VRA comme prédicteur de ces facteurs mais il difficile de départager ce qui appartient aux facteurs de risques et aux conséquences. Il serait intéressant pour les futures recherches d’utiliser un devis longitudinal afin de suivre l’évolution des relations amoureuses juvéniles avec davantage de précision et ainsi mieux comprendre la nature des liens entre les variables.

Accéder à la thèse de Marie-Pier intitulé "Violence dans les relations amoureuses chez les adolescents : liens entre les comportements de victimisation et de perpétration, la présence attentive, l'estime de soi et la détresse psychologique"

Marie-Pier Dufour