Portraits des membres

Alexandra Vincent

Dirigée par Simon Lapierre

Thème du projet de mémoire : L’analyse des capacités parentales en contexte de violence conjugale dans les expertises psychosociales en matière de garde d’enfant et de droit d’accès

Objectif général : Explorer comment les experts et expertes psychosociaux mobilisent la notion de capacité parentale dans leur évaluation des situations familiales, en contexte de violence conjugale

Objectifs spécifiques :

  • Cerner les liens établis par les experts entre la violence et les capacités parentales du parent violent
  • Cerner les liens établis par les experts entre la violence et les capacités parentales du parent victime
  • Faire ressortir les éléments les plus souvent soulevés (capacités, incapacités) en fonction du genre

Contexte du projet de mémoire : La rupture ne met pas fin à la violence conjugale et la période de séparation représente un risque accru de dangerosité tant pour les mères victimes que les enfants. L’intervention du système sociojuridique dans ces situations est alors de grande importance. En effet, ces contextes peuvent mener à un litige entre les parents au sujet de la garde des enfants. Une expertise psychosociale ou psycholégale en matière de garde d’enfant et de droit d’accès peut alors être ordonnée par le juge de la Chambre de la famille afin de l’éclairer dans sa décision sur les modalités de garde et de droit d'accès au nom du meilleur intérêt de l’enfant, principalement par l'entremise de recommandations formulées dans un rapport.

La violence conjugale a des effets sur le rôle parental du parent victime et du parent auteur de violence. Toutefois, les résultats du peu de recherches s’intéressant à la pratique de l’expertise dans les dossiers où la violence conjugale est évoquée font ressortir que pour la grande majorité des experts, la violence conjugale n’est pas un facteur d’importance dans l’analyse des capacités parentales des parents ni un facteur influençant les recommandations relatives aux modalités de garde et d’accès. Ces écrits émergent de recherches réalisées aux États-Unis, en Grande-Bretagne et en Australie. À notre connaissance, aucune recherche de ce genre n’a été réalisée au Québec. Par conséquent, ce projet vise à mieux comprendre comment les experts et expertes psychosociaux ou psycholégaux font l’analyse des capacités parentales des parents dans les situations de violence conjugale, en contexte québécois.

Méthodologie envisagée pour le projet de mémoire : Cette recherche de nature qualitative s’appuie sur l’analyse documentaire de quinze rapports d’expertise psychosociale ou psycholégale en matière familiale relevant de situations où la violence conjugale est évoquée. Les rapports seront analysés avec le cadre méthodologique de l’analyse féministe critique du discours.

Retombées attendues : Peu étudiée dans le contexte québécois, l’expertise psychosociale réalisée en situation de violence conjugale mérite davantage d’attention, notamment en raison des enjeux liés à la sécurité et au bien-être des enfants. Ce projet souhaite contribuer au développement des connaissances sur l’évaluation des capacités parentales en contexte de violence conjugale. Il vise aussi à développer une réflexion critique des enjeux de la pratique de l’expertise psychosociale. Les résultats de cette recherche permettront d’élaborer des pistes de formation et de renouvellement des pratiques d’intervention, tant pour le domaine des sciences sociales que pour le domaine du droit.

Consulté le mémoire de Alexandra intitulé "Capacités parentales et violence conjugale : une analyse du discours des experts psychosociaux et psycholégaux en matière de garde d’enfant et de droit d’accès"

Alexandra Vincent

Étudiante à la maîtrise en service social

Université d’Ottawa

avinc012@uottawa.ca