Portraits des membres

Madeleine Huot

Dirigée par Sonia Gauthier

  • Thème:L’intervention en médiation familiale en présence de violence conjugale : dépistage, pratiques d’intervention, défis et préoccupations.
  • Objectif général:  L’objectif principal de ce projet est de comprendre comment les médiateurs familiaux composent avec la présence de violence conjugale dans le cadre de leur pratique.
  • Objectifs spécifiques:
    • Connaître comment les médiateurs familiaux dépistent la violence conjugale;
    • Savoir comment ils interviennent en présence de violence conjugale une fois cette violence dépistée
    • Identifier les défis et les préoccupations rencontrés par les médiateurs dans ces dossiers.
  • Un aperçu de la problématique: La pratique de la médiation familiale en contexte de violence conjugale est méconnue et controversée. À la même époque que l’implantation de la médiation familiale au Québec en 1986 (Lambert et Bérubé, 2009), le mouvement féministe faisait beaucoup d’avancées afin de conscientiser la population à l’égard de la réalité de la violence conjugale (Rondeau, Brodeur et Carrier, 2001). Le besoin d’instaurer des mesures pour contrer la violence conjugale est devenu prépondérant. En ce qui concerne l’utilisation de la médiation familiale en présence de violence conjugale, les points de vue étaient très partagés à l’époque et ils le sont toujours. Certains (Rivera, Sullivan et Zeoli, 2012) soutiennent que la médiation familiale en présence de violence conjugale est contre-indiquée en raison des enjeux suivants : le déséquilibre des forces, la difficulté de négocier d’égal à égal, le risque de ne pas pouvoir consentir de manière libre et éclairée, l’absence de neutralité de la part du médiateur, le maintien ou l’aggravation de la violence conjugale lors de contextes avec l’agresseur suivant la séparation, la décriminalisation des gestes violents, le meilleur intérêt des enfants qui peut être compromis ainsi que les enjeux entourant la garde partagée. Les partisans de la médiation familiale en présence de violence conjugale soutiennent qu’au contraire, la sécurité et les droits peuvent être assurés car le médiateur exerce un certain contrôle sur le déroulement des séances afin de veiller à un processus juste et équitable ou de rétablir l’équilibre des pouvoirs entre les parents (Ellis et Wight, 1998). La médiation peut aussi être bénéfique pour la personne violentée car elle lui offre la possibilité de lui redonner du pouvoir (Clemants et Gross, 2007). Pendant la médiation, la personne violentée a l’opportunité de faire valoir ses points de vue, ses besoins et ses préoccupations. De plus, les partisans estiment qu’un médiateur peut dépister la violence, aider à améliorer la communication entre les parties et pourvoir à la sécurité des personnes violentées au cours de processus et dans le cadre de l’entente convenue (Beck et Raghavan, 2010). D’ailleurs, il est prévu au Québec que plusieurs accommodements peuvent être apportés au processus de médiation familiale pour assurer la sécurité des personnes violentées, et ce, tant pendant les séances de médiation qu’entre les séances. Afin de faire face aux enjeux mentionnés ci-haut, plusieurs initiatives ont eu lieu : élaboration des outils de dépistage de la violence conjugale (Lévesque, 2005); projet pilote de formation supplémentaire en intervention en violence conjugale en médiation familiale (Torkia, 2011); et modifications apportées au Guide des normes de pratique en médiation familiale (COAMF, 2012).
  • La méthologie envisagée: Pour réaliser cette étude, j’ai privilégié l’approche qualitative, notamment l’utilisation d’entrevues semi-dirigées pour recueillir mes données. L’étude fut réalisée auprès de 8 médiateurs familiaux issus du domaine juridique ou du domaine psychosocial. Le recrutement des participants s’est fait en collaboration avec le Comité des organismes accréditeurs en médiation familiale (COAMF).

Consulter le mémoire de Madeleine intitulé "L’intervention en médiation familiale en présence de violence conjugale : dépistage, pratiques d’intervention, défis et préoccupations". 

Madeleine Huot

Étudiante à la maîtrise en service social
Université de Montréal
madeleine.huot@umontreal.ca